On s’en souvient, il fut un temps où l’AP-HP s’apprêtait à fermer les Urgences de l’Hôtel-Dieu. Elle avait imaginé de créer, à la place des urgences, une sorte de fast-food médical servant à volonté et à toute heure des consultations médicales sans régulation et sans contrôle. Et tout ça avec l’argent de la sécu, merci le paiement à l’acte ! Funeste projet, rapidement abandonné.
On croyait la leçon tirée.
- On avait écouté Agnès BUZYN décidant d’en finir avec ces 30 % de dépenses inutiles dans notre pays consacrées à des soins non pertinents
- On pensait ces ressources économisées indispensables pour sauver l’hôpital public
- On pensait l’AP-HP et les hôpitaux publics engagés dans des partenariats avec la médecine de ville et les centres de santé, décidée à améliorer les soins aux patients et la fluidité des parcours. Des patients mieux pris en charge en ville, c’est moins de pression sur les hôpitaux
Et voilà que l’inquiétude renait
- Un appel d’offres vient d’être lancé par l’AP-HP en vue d’ouvrir ces « corners » dédiés aux soins non programmés dans quatre hôpitaux dans les prochains mois : Lariboisière, Tenon, Antoine-Béclère et Bicêtre
- Des opérateurs privés annoncent publiquement qu’ils vont « aller chercher les patients directement aux urgences, »
- Pour en faire quoi ?
Pour l’Union Syndicale des Médecins de Centres de Santé les choses sont claires
- Non aux marchands d’illusions
- Non à une médecine productiviste d’un autre âge
- Non au gaspillage de l’argent de la sécurité sociale et oui au paiement au forfait
- Oui il faut organiser la réponse aux demandes de soins non programmés au niveau des territoires avec tous les acteurs
- Oui il faut intensifier les coopérations entre équipes hospitalières, équipes de centres de santé, médecins de ville et CPTS
- Oui à des moyens pour sauver l’hôpital public mais aussi, pour organiser et financer les coopérations ville-hôpital au service des usagers
- Oui à la refondation de notre système de santé
Communiqué en PDF à télécharger ci-dessous