Pauvre France ! Elle a de bien piètres dirigeants pour faire face à la grave crise sanitaire actuelle qui ne manquera pas d’engendrer une importante crise économique et sociale. Les valeurs de ce gouvernement se résument en quelques mots: arrivisme, affairisme et incompétence et pour couronner ces tares et masquer ces turpitudes et leurs conséquences, le mensonge permanent et le mépris du peuple érigés en système de gouvernement.
Après que les gouvernements précédents aient organisé la pénurie sanitaire dans notre pays , le gouvernement de Macron a considérablement aggravé celle-ci, sourd aux alertes et revendications exprimées depuis plusieurs mois par les professionnels du secteur santé, préférant gazer ceux-ci aux lacrymogènes que d’entendre leurs doléances.
Ces derniers mois, face à cette crise sanitaire, Macron a répondu essentiellement par deux axes stratégiques :
-d’abord en prenant des décisions ou faisant des recommandations visant à camoufler la pénurie en masques, en gants, en équipements, en matériels et en soignants.
-ensuite en décidant et annonçant seul « en monsieur je sais tout-je n’écoute personne» les étapes et échéances de la lutte contre l’épidémie, satisfaisant ainsi les demandes pressantes du MEDEF .
C’est ainsi qu’il a décrété un déconfinement hâtif, une rentrée des classes incongrue et a remplacé les mesures indispensables à un déconfinement progressif organisé, par des promesses toujours reportées et réitérées : les masques de protection réelle, les tests de dépistage à grande échelle, les tests sérologiques massifs permettant de mesurer l’immunité collective et de contribuer à enrayer l’épidémie par des confinements ciblés. Tout cela, toujours pour demain ou pour plus tard , seule la reprise des activités économiques devant être pour tout de suite. Il fait passer son urgence de reprise économique (celle du MEDEF) avant les préalables sanitaires indispensables à un vrai déconfinement organisé qui , grâce à des mesures d’accompagnement pourrait limiter les risques et conséquences d’une éventuelle deuxième vague épidémique. Heureusement, grâce aux soignants, aux efforts territoriaux, aux initiatives locales, des mesures organisationnelles efficaces sont progressivement mises en œuvre pour pallier à la désorganisation initiale du déconfinement.
Enfin, cerise sur le gâteau, tout cela est décidé sans prendre en compte les réalités sociales , en méconnaissant les inégalités sociales de santé et leurs conséquences. Rien de réellement prévu par Macron et ses « premiers de cordée » comme mesures spécifiques pour ralentir l’épidémie dans les catégories sociales les plus touchées.
Heureusement que la France est aussi et surtout constituée de « premiers de corvée » qui permettent, eux, le fonctionnement de notre pays: ils sont actifs les soignants, les agents de la fonction publique, les salariés et artisans qui contribuent à la vie quotidienne.
Pour ce qui est de l’épidémie en cours, espérons pour nous, que la covid 19 veuille bien y mettre du sien et que, comme ces jours derniers il s’assagisse et ainsi temporise les conséquences néfastes des errements gouvernementaux, éloignant ainsi au moins provisoirement l’éventualité d’une deuxième vague.
On peut tout craindre de l’après-crise sanitaire de la part de dirigeants comme Macron entouré de son équipe de relais des lobbys du grand business. Contrairement à ce qu’il laisse sous entendre sur sa nouvelle compréhension du monde, craignons que demain, toujours au service des entreprises du CAC 40, il ne se saisisse de la situation pour poursuivre et intensifier la remise en cause de l’ensemble des droits sociaux (congés, salaires, nombres d’heures, retraites, sécu,…) et restreindre les libertés en continuant d’étouffer ce qu’il reste de démocratie dans notre pays. Il aurait tout compris des misères et besoins du monde ; méfions nous qu’il n’ait plutôt réalisé comment profiter de cette crise pour continuer et accentuer sa politique antisociale.
Une petite consolation tout de même au sein du marasme qui s’accumule un peu plus chaque année depuis quelques temps… Les centres de santé font, une fois de plus, la preuve de leur efficacité et de leur pertinence grâce à leur travail d’équipe et leurs modes organisationnels. Ainsi , nombreux sont ceux qui s’inscrivent dans des dispositifs pour faire face à l’épidémie actuelle . Raison de plus pour que dans l’avenir ils soient mieux reconnus et financés grâce à un statut d’établissent public de santé ambulatoire qui leur permettrait de mieux mailler le territoire national.
Toutefois, de nouveaux symptômes doivent attirer notre attention. Si le virus semble faire une pause, le gouvernement n’en fait pas et annonce, à grand renfort de trompettes médiatiques, le « Ségur de la Santé »! Ne serait-ce pas un nouvel enfumage, à l’instar du pseudo « grand débat » orchestré après les mouvements des gilets jaunes? Ne serait-ce pas un moyen d’abuser l’opinion publique en faisant croire à un changement d’orientation du pouvoir pour ramener à la REM les voix escomptées pour les élections municipales ? Et cela d’autant que les résultats de ce « Ségur » ne seront divulguées que mi juillet bien après le scrutin… D’ailleurs, dès son introduction le premier ministre a donné le « La » et nous avertit ainsi du pire : d’une part, pas de changement de cap et d’autre part, faire plus vite ce qui était engagé par son gouvernement avant cette crise sanitaire! Comment pouvait-il mieux dire qu’il n’avait rien à faire de la concertation et comptait continuer et accélérer sa politique malfaisante en matière sanitaire.
ET puis, il y a encore un malus à ces déclarations : Les représentants des centres de santé, professionnels et gestionnaires sont exclus par le ministère de ce débat national . Cela , malgré leurs apports dans les périodes récentes et leur insistance pour y participer. Souhaitons que les demandes réitérées de nos représentants soient entendues et que cesse cette discrimination . Comme tous les secteurs de la santé , les centres de santé doivent être entendus et leurs propositions examinées par les pouvoirs publics au même titre que tous les autres .