Mesdames, messieurs, chères consoeurs, chers confrères, cher.e.s collègues et ami.e.s,
Vivant toutes et tous depuis deux années une pandémie d’une ampleur qu’aucun de nous n’avait connu de son vivant, nous subissons une fatigue et une lassitude, plus ou moins profondes, s’accentuant au fil des vagues successives. Comme en janvier 2021, un de nos premiers vœux pour l’année 2022 est donc de nous souhaiter une fin rapide de l’épidémie. Evidemment, personne ne peut prévoir ce qu’il en sera.
Cependant, il apparaît, d’une année à l’autre, de nouvelles raisons d’espérer. La vaccination massive de la population n’a pas mis fin aussi rapidement que nous aurions pu le croire à l’épidémie mais elle a diminué les complications sévères et la mortalité de la maladie. Par l’évolution naturelle de ce type de virus et l’amélioration des stratégies thérapeutiques, nous pourrions donc raisonnablement entrevoir une prochaine accalmie de la situation sanitaire, voire peut-être un retour plus durable à la « normale », avec toutes les réserves sur cette notion.
L’année 2021, comme en 2020, a démontré la pertinence, la rapidité d’action et l’efficacité des centres de santé. Grâce au soutien des collectivités territoriales, de l’Assurance maladie, des Agences régionales de santé, des Préfectures et en coopération avec tous les acteurs de la santé au sein des territoires, les professionnel.le.s des centres de santé ont redoublé d’effort face à la crise sanitaire. Elles et ils ont su trouver des moyens, déployer de nouveaux dispositifs pour toute la population et réduire les inégalités sociales de santé : accès aux soins et à la vaccination notamment des personnes isolées socialement, vivant dans la précarité, souffrant de pathologies et de handicaps sévères.
Depuis le début de la pandémie, les actions des centres de santé ont été saluées et leur nécessité a été reconnue en particulier par le Ministre de la Santé lors du 60ème Congrès national des centres de santé, en octobre dernier.
Il reste maintenant à valoriser de manière pérenne les moyens déjà mis en œuvre et ceux restant à développer pour constituer un véritable service public de santé en proximité, dont le pivot sera, pour chaque territoire, un centre de santé polyvalent à vocation populationnelle et de santé publique. Au cœur de chacune des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), une offre publique de santé, alliant les soins, la prévention, les actions de santé publique et de médecine sociale, la réflexion sur la politique de santé locale et la recherche, est indispensable pour la cohérence du système de santé et la bonne coopération de tous les acteurs de santé du territoire en lien avec les usagers.
Pour ce faire, l’Union Syndicale des Médecins de Centres de Santé (USMCS) a toujours porté la création au niveau national d’un statut de praticien en centre de santé, avec un véritable cadre d’emploi, une progression salariale, comme en bénéficient tous les praticiens hospitaliers.
Ces avancées permettront de donner une meilleure visibilité sur leur carrière aux médecins souhaitant exercer en centres de santé et ainsi de soutenir la création de centres de santé polyvalents, notamment dans les déserts médicaux, comme cela avait été préconisé dès 2017 par le Conseil économique, social et environnemental (CESE)[1]. Le statut de praticien en centre de santé et un réseau de centres de santé maillant le territoire éviteront ainsi de recourir à la coercition à l’installation des médecins dans les déserts médicaux et faciliteront leur mobilité géographique, ce qui est le souhait de la majorité des jeunes médecins.
Au fil de l’actualité de la campagne pour l’élection présidentielle, l’USMCS communiquera sur ces valeurs, comme cela a déjà été le cas ce mois-ci en association avec la Fédération nationale des centres de santé (FNCS), l’Institut Jean-François Rey (IJFR) et la Fabrique des Centres de santé[2], et soutiendra les initiatives en ce sens.
Dans l’intervalle, s’il n’y avait qu’un seul vœu à formuler pour 2022, notre souhait serait que la prochaine ou le prochain Président.e de la République crée dès cette année le réseau national de centres de santé polyvalents d’intérêt public afin d’instituer un service public de santé en proximité. Celui-ci permettra enfin à toutes les personnes de pouvoir accéder à la prévention et à des soins de qualité, sans aucun reste à charge.
En attendant de nous retrouver à différentes occasions, que ce soit lors de webinaires (le prochain, consacré à la réforme des « 1607 heures », se fera le mardi 15 février à 20h30), de l’assemblée générale de l’USMCS à la mi-avril ou du 61ème Congrès national des centres de santé qui se tiendra les 6 et 7 octobre 2022 à Paris, les membres du conseil syndical de l’USMCS et moi-même vous adressons nos plus chaleureux vœux de bonheur et de santé pour l’année 2022.
A très bientôt,
Frédéric Villebrun
Président
[1] https://www.lecese.fr/travaux-publies/les-deserts-medicaux
[2] https://lescentresdesante.com/medecine-liberale-en-finir-avec-le-deni-politique-de-sante-en-finir-avec-lattentisme/