C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai appris le décès de Jean Buisson. D’autant que je termine un ouvrage sur mon itinéraire professionnel qui doit beaucoup à Jean, et au cours duquel j’ai si souvent côtoyé Jean.
Que de beaux riches souvenirs sur son engagement pour la défense des centres de santé, ou pour promouvoir l’intervention locale en santé.
J’ai eu la chance d’exercer dans le centre de santé d’Aubervilliers qu’il dirigeait et où il a su composer une équipe médicale de grande qualité, nouer des relations avec l’hôpital. Jean a toujours su, à travers les enseignements qu’il prodiguait ou les conseils plus personnels, partager ses idées, son savoir avec les autres.
Combien de lieux où nous nous sommes retrouvés : le syndicat, le comité de liaison des centres de santé, Intercentres 93, et bien d’autres. Jean l’alcoologue et œnologue retrouvé dans une bonne dégustation ici ou là…
Merci Jean !
Extraits citant Jean Buisson dans le livre que je finis de rédiger :
Peu de temps après mes premières armes en cabinets libéraux, j’ai bénéficié, comme je l’espérais déjà depuis mes dernières années à Bobigny, d’une heureuse opportunité de remplacement (car il faut le rappeler, les places étaient alors rares en dispensaire) de congé maternité. J’ai pu ainsi découvrir l’exercice en dispensaire, au « centre de santé du Docteur Pesqué » à Aubervilliers (Seine Saint-Denis). Si mon remplacement fut de courte durée, je garde de très beaux souvenirs du travail dans cette ville, avec l’ensemble de l’équipe du centre de santé.
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C’est mon patron d’alors, le Docteur Jean Buisson, médecin-chef du centre de santé d’Aubervilliers, qui m’a informé de la vacance du poste de médecin-chef des services médico-sociaux de la ville de Saint-Denis, et qui m’a encouragé à y postuler en septembre 1976
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C’est d’abord par un immense remerciement à tous mes confrères avec lesquels j’ai travaillé, échangé, polémiqué, que je voudrais commencer ce paragraphe. Alors que j’étais encore novice dans le monde complexe des « dispensaires », je n’aurais pas avancé aussi sereinement dans la mission qui m’était confiée à Saint-Denis sans l’apport déterminant de ce « club » animé par ceux qui alors étaient les Anciens, les Sages, Georges Godier le stratège, Jean Reignier le sévère gardien du Temple, Jean Buisson le politique et pragmatique, pour n’en citer que quelques-uns de ses membres.
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En Seine Saint-Denis les premiers pas de ce nouveau dispositif spécifique de lutte contre l’alcoolisme ont été permis grâce aux engagements conjugués d’un médecin inspecteur de la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales de Seine Saint-Denis (DDASS 93), le Docteur Yvan Margues, et du Docteur Jean Buisson, médecin-chef du centre de santé d’Aubervilliers. .
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Pour le Docteur Jean Buisson, l’implantation d’un CHA au centre de santé était l’occasion de relations nouvelles ou renforcées entre centre de santé, centre hospitalier et autres intervenants sanitaires et sociaux, et d’encourager d’autres centres de santé à s’engager en alcoologie.
C’est donc avec les conseils et les encouragements de Jean Buisson que la ville de Saint-Denis et sa direction de la santé de la ville de Saint-Denis se s’ont intéressés et engagés sur ce projet d’alcoologie.
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Le second « A » du « CHA », donc le « CHAA » revient sans doute beaucoup à la complicité entre le Docteur Jean Buisson et son Maire, qui était alors le Ministre Jack Ralite, et dont il fut un des conseillers, qui ont permis la juste officialisation de ce qui se faisait, en l’occurrence de…l’alcoologie ! Donc le 2ème A.