L’Union Syndicale Des Médecins De Centres De Santé vous interpelle ! Car de qui se moque le GCM avec le soutien des plus hauts dirigeants de la Mutualité, si ce n’est de vous ?
Rappelons les faits.
Voilà quelques mois, le plan de redressement présenté par le GCM et son administrateur judiciaire était accepté par le Tribunal de Grande Instance de Marseille avec pour conséquences :
La vente à la découpe du réseau à l’exemple de la cession de la Clinique de Bonneveine, Le licenciement de dizaines des salariés dont 38 médecins généralistes « coupables » d’avoir refusé de voir les centres de santé mutualistes tourner le dos aux valeurs sociales et humanistes qui les ont fondés. 200 000 usagers étaient ainsi privés de leurs médecins traitants, L’application du modèle économique « centre de santé–entreprise » de la Mutualité qui associe l’abandon de tout réel projet de santé en réponse aux besoins du territoire et de la population et le renoncement aux missions sociales et de service public. Dans ce modèle, le productivisme médical et l’inflation des actes les plus rentables sans objectif de qualité sont élevés au rang de dogmes.
On était prié de croire à la fable : le GCM était sauvé et, avec lui, un réseau et ses centres de santé. Les usagers, les citoyens du département, les élus, tous étaient priés de louer et de remercier ses dirigeants.
L’USMCS avait alors dénoncé fortement les choix du GCM et de la Mutualité qui n’étaient selon nos analyses qu’une étape de plus dans la chronique de la mort annoncée du réseau.
Dans l’intérêt des 200 000 usagers et des 800 salariés restants de l’entreprise, nous aurions souhaité être démentis par les faits. Mais force est de constater qu’ils nous donnent raison, une fois encore !
Ainsi, en décembre dernier, le GCM annonçait qu’il devait faire face à un trou de 5 millions d’euros dans ses caisses. Le Fond National de Solidarité et d’Actions Mutualiste, fond abondé par la Mutualité mais aussi par l’Etat, le secourait alors à hauteur de 1,7 millions d’euros.
Et voilà que nous apprenions, il y a quelques jours, que le GCM lance une souscription citoyenne destinée à sauver le réseau et à financer des projets d’investissements annoncés sans fausse honte pour 17 millions d’euros !
Personne n’est dupe : le GCM, sans soute inspiré par quelques exemples récents, met à contribution les citoyens, les usagers et les adhérents mutualistes dans le cadre d’une pseudo opération caritative qui ferait presque sourire si les enjeux n’étaient aussi graves.
Par cet appel, la Mutualité vient ainsi d’inventer un nouveau concept : le dépassement d’honoraire solidaire en centre de santé mutualiste !
Jusqu’où ira-t-elle ?
Stop ! Le plan de redressement du GCM est un échec sans appel ! La direction le reconnait implicitement par ce Mutualithon.
Stop ! Il est urgent de mettre fin aux dégâts causés par une gestion catastrophique des oeuvres mutualistes, une gestion sans transparence qui dilapide deniers publics et appelle à piocher sans vergogne dans la solidarité nationale.
Stop ! Il faut refonder la gouvernance de l’entreprise GCM sur la base d’un vrai projet sanitaire et social !
Stop à l’irresponsabilité politique et sociale de la Mutualité ! Avoir accepté la transposition dans le droit français de la directive européenne de 1992 qui met en péril ses oeuvres sociales aujourd’hui n’a pas suffi à la Mutualité. Par cet appel aux dons, elle fait le choix d’une action sans lendemains, vide de sens, sans avenir pour ses centres de santé et pour tous les autres centres.
Pourtant, il existe de vraies solutions qui consolideraient les centres de santé et offriraient un élan à tous les projets de création de centres dans les Bouches du Rhône et en France.
Elles passent par la mise en oeuvre sans délai des préconisations du rapport de l’IGAS paru en juillet 2013. C’est ce que revendique l’USMCS aux côtés d’autres organisations de gestionnaires et de professionnels de centres de santé : le financement par l’Etat et par la CNAMTS des missions sociales et de service public des centres de santé inscrites dans la loi.
Oui, il faut sauver mais aussi développer les centres de santé dans les Bouches du Rhône et partout en France pour répondre aux enjeux de santé publique et réduire les inégalités sociales et territoriales de santé. Mais des vrais centres de santé de service public, remplissant toutes les missions que la loi leur a données. Il y a urgence !
NE LAISSEZ PAS SACCAGER DAVANTAGE CE MAGNIFIQUE OUTIL QUE REPRESENTENT LES OEUVRES SANITAIRES ET SOCIALES DE LA MUTUALITE,
RECONSTRUISONS ENSEMBLE DANS LES BOUCHES DU RHONE LES OUTILS NECESSAIRES A UN EGAL ACCES AUX SOINS ET A LA SANTE POUR TOUS.