64 eme Congrès National des Centres de Santé : discours d’ouverture des co-président-e-s, Dr Marine Combourg et Dr Frédéric Villebrun
Mesdames, Messieurs, cher-e-s congressistes, cher-e-s ami-e-s,
C’est avec un grand plaisir que nous vous accueillons au 64ᵉ Congrès National des Centres de Santé, dont le thème est cette année :
« Pluriprofessionnalité : faire équipe ! »
Ce thème n’a pas été choisi au hasard. Travailler en équipe coordonnée, c’est :
– améliorer le parcours de santé des patient·e·s, en garantissant une prise en charge fluide et cohérente,
– faciliter le quotidien des professionnel·le·s, en optimisant l’organisation et la collaboration au sein des équipes des centres de santé.
Comme annoncé lors de la précédente édition, ce congrès marque aussi une étape importante : la transformation de l’USMCS en USPCS, l’Union Syndicale des Professionnel·le·s des Centres de Santé.
Cette évolution reflète notre volonté de renforcer notre unité et notre représentativité, en rassemblant toutes les professions impliquées auprès des usagèr·e·s des centres de santé.
- Afin de mieux comprendre quels sont les parcours et l’exercice des professionnel·le·s des centres de santé, nous avons d’ailleurs lancé une enquête sur les pratiques des infirmières et infirmiers travaillant en centre de santé. D’autres professions pourraient suivre…
- Quelques résultats préliminaires de cette enquête seront communiqués lors de la clôture du Congrès. Pour celle-ci et pour la première fois, un forum ouvert, un « world café », vous permettra d’échanger sur les perspectives des centres de santé.
Ainsi, nous vous proposons un programme riche et varié, centré cette année sur les enjeux concrets de la pluriprofessionnalité. « Faire équipe » ne signifie ni seulement travailler dans une même structure, ni se limiter aux murs des centres de santé : ce sont des valeurs partagées, une coopération et une solidarité interprofessionnelle, une coordination nécessaire à toutes les échelles, pour toute-s s les professionnel-les, qui oeuvrent, chaque jour, au service de la santé des patient·e·s.
Depuis plusieurs années, les services publics de santé – hôpitaux, médecine scolaire, centres de santé de service public et médecine de prévention – font face à un manque croissant de ressources.
Cette situation a des conséquences directes pour les citoyennes et les citoyens : l’accès aux soins se détériore, problème qui n’a pas échappé aux gouvernements successifs…
Les propositions et les plans depuis une quinzaine d’années n’ont hélas pas inversé cette tendance.
Les patientes et patients ont de plus en plus de mal à trouver des soins sans reste à charge.
Les dépassements d’honoraires augmentent.
Les arrêts maladie, souvent nécessaires, sont également pointés du doigt, avec encore des attaques sur l’allongement du délai de carence stigmatisant encore plus des patientes et patients vulnérables et souvent en grande souffrance.
Même des droits fondamentaux, comme l’Aide Médicale d’État (AME), sont menacés. Une table ronde y sera dédiée à 14h cet après-midi.
Pour améliorer et continuer à garantir un accès inconditionnel, équitable, efficace et durable aux soins et à la prévention, il est important de continuer à recourir à toutes les formes de mobilisation, que cela soit dans les mouvements de grèves, les collectifs de défense, par la rédaction de tribunes, communiqués de presse ou de pétitions.
Ou de dénonciation, comme cette année à l’initiative de la Fédération Nationale des Centres de Santé (FNCS) soutenue par l’USPCS, de la précédente convention entre l’Assurance maladie et les fédérations des centres de santé. Un nouvel Accord national améliorant le financement des missions des centres de santé a d’ailleurs été signé le 28 août dernier, que notre première table ronde va amplement développer dans quelques instants.
En effet, en renforçant les centres de santé, en les développant et en leur offrant les moyens d’agir, nous pouvons construire un système de santé inclusif, où personne ne reste sur le côté.
C’est ce que portent depuis de nombreuses années, l’USPCS, la FNCS et d’autres organisations partenaires : la création d’un service public territorial de santé, qui se traduirait par une réponse plus adaptée localement aux besoins en santé de la population et une meilleure répartition des professionel·le·s en regard tout en augmentant leur nombre. Développer les centres de santé de service public et à vocation de service public permettra de créer le maillon de base de cette nouvelle organisation : un service public territorial de santé de proximité !
Cette idée semble même gagner du terrain dans les « hautes sphères » ! Nous verrons bien ce que l’avenir nous dira…
Professionnel·le·s de la santé, gestionnaires, élu·e·s et usagères et usagers, nous vous invitons, tout au long des différentes sessions du 64ème Congrès des centres de santé, à partager vos expériences, à échanger et à réfléchir ensemble comment bâtir le système de santé qui soit le plus juste sur les principes fondateurs de la Sécurité Sociale dont nous fêtons cette année les 80 ans.
Enrichissons-nous ensemble, plus que jamais, durant ce congrès !
Au nom de tous les membres du comité d’organisation, que nous remercions chaleureusement pour leur engagement, nous vous souhaitons un très bon congrès !
NB : seul le prononcé de ce discours fait foi.